ZERO ARTIFICIALISATION NETTE (ZAN)

Zéro Artificialisation Nette (ZAN)

Des jardins à faible valeur de biodiversité mais à forte valeur environnementale.

 

Le débat autour du Zéro Artificialisation Nette (ZAN) soulève de nombreuses questions dont celle de la définition de ce qui est considéré comme artificiel ou non, et par conséquent, ce qui doit être compensé ou non.

 

Si cette initiative, bien intentionnée, vise à lutter contre l’étalement urbain en favorisant la densification des zones urbaines existantes pour préserver nos espaces naturels hors la ville, elle ne doit pas avoir pour conséquence d’atteindre les espaces naturels dans la ville, tant nous aurons besoin d’eux pour nous protéger du réchauffement climatique.

 

Or, la loi considère comme artificiels, les espaces végétalisés de moins de 2 500 mètres carrés, s’ils sont couverts principalement par une végétation herbacée de faible valeur en biodiversité (du gazon par exemple).

 

La plupart des jardins privés vont devenir la cible idéale d’une construction sans remord car ils pourront être bâtis sans compensation.

 

Or, les maisons individuelles représentent 60% de nos tissus urbains, et c’est là que se situe l’essentiel du potentiel d’infiltration des eaux pluviales (90%) et de plantation d’arbres (70%).

 

 

Les points d’acupuncture, une politique globale de micro-projets.

 

Pour acclimater nos villes au réchauffement climatique, agir vite et à la bonne échelle, chaque espace, chaque parcelle doivent être considérés comme une opportunité à révéler pour préserver la ressource en eau et rafraîchir nos villes.

 

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire, pour nous protéger et créer des îlots de fraîcheur, de faire de gros travaux, de transformer la totalité des espaces verts, des voiries ou des parkings. Seuls quelques points suffisent (acupuncture). Ensemble, ils nous conduiront à une réversibilité progressive, douce mais efficace de nos villes.

 

Considérer les jardins comme des zones artificialisées au motif de leur faible biodiversité, en oubliant de considérer leur fort potentiel environnemental, me semble être une erreur qui peut nous priver définitivement du caractère remédiable de la ville existante.

Les jardins, plutôt que d’être jugés sur un état momentané de surface (le gazon) devraient plutôt être considérés pour leurs potentiels d’accueil de nombreux points d’acupuncture.

 

La faible taille des surfaces à aménager pour infiltrer, planter, rafraîchir (point d’acupuncture) par rapport à celle des parcelles (10% environ) n’empêche nullement la densification de nos villes car, le plus souvent, elle préserve la possibilité de construire, par exemple, une deuxième maison (Bimby).  

 

La bonne attitude pour savoir ce qui est naturel ou pas, ce qu’il faut compenser ou pas, serait plutôt d’évaluer la réversibilité d’un espace urbain, de vérifier s’il peut infiltrer ses eaux pluviales et accueillir des arbres dans ses zones d’infiltration. Il suffit alors de localiser les endroits les plus propices et de dimensionner les constructions futures en conséquence pour préserver un possible retour à un fonctionnement « désartificialisé ». 

 

Nous avons développé, avec Ellleny INFRAservices, un processus qui permet d’évaluer le potentiel d’infiltration de chaque parcelle cadastrale, de chaque espace public, avec un indice de facilité et de définir leurs capacités à accueillir des arbres (InnéÆ). Cette étape indispensable, pour éviter de gâcher le potentiel de réversibilité, permet de prendre conscience que 70% de nos tissus urbains sont aujourd’hui remédiables « très facilement, facilement ou moyennement facilement », un potentiel extraordinaire qu’il est dommage d’ignorer.

 

TAKAHE CONSEIL

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